jeudi 6 octobre 2016

Nostalgie ?

J'écris cet article pour répondre à un aimable commentaire de Koro Bibi, en date du 8 janvier dernier (eh oui, j'ai mis longtemps à répondre mais il faut dire que j'avais un peu délaissé ce blog) et libellé comme suit :

'ai lu avec avec beaucoup de plaisir votre blog. j'y ai sentit un amour vrai por notre pays . A quand le retour ?
Pour commencer, une petite anecdote.
Entre 1964 et 1971, mes parents m'ont envoyé presque tous les ans un mois en Angleterre, dans la ville de Bournemouth. J'y ai vécu des moments dont le souvenir m'est encore agréable : l'été, les amis de rencontre, la bienveillance et l'affection de ma famille d'accueil, enfants compris, l'agrément de cette ville balnéaire, et surtout un certain sentiment de liberté, loin de la tutelle de mes parents.

J'y suis retourné en 1993 avec ma compagne. Et, là, j'ai pas mal déprimé. La ville avait changé, de nouvelles routes avaient été ouvertes, certaines parties du paysage étaient méconnaissables, mes rencontres et mes activités d'adolescent n'étaient plus là. Surtout, je m'étais trompé. Ce n'est pas en se contentant de voyager dans l'espace que l'on retrouve les sensations perdues.

En réalité, la nostalgie n'est pas le manque d'un lieu géographique.
Est-elle, au lieu de cela, le désir de revivre une époque ?

Pas sûr.

 Au fond, ce n'est ni l'espace ni le temps qui sont en cause. Ce qui nous manque, ce sont des situations. A la recherche des situations perdues, ce pourrait être le titre d'un roman, au titre, certes, moins élégant que celui de l'original mais peut-être plus pertinent.

Bref, il y a davantage, dans cette affaire, qu'un "ici" qui n'est plus ici. Davantage même qu'un "maintenant" qui n'est plus maintenant.

Ceci posé, il n'est pas exclu que je retourne "au pays" ou, plus exactement, dans ma ville.
Mais, si je le fais, ce sera sans l'illusion d'y retrouver l'objet perdu.
Car, comme je l'ai déjà écrit, quelque chose a fondamentalement changé depuis mon séjour à Abidjan : jadis, les adultes faisaient tourner le monde pour moi et je pouvais me contenter d'y assister en spectateur.
Il "m'arrivait" des choses.
Aujourd'hui, je suis censé les faire arriver.