samedi 28 décembre 2013

Piscines

Un peu de fraîcheur.

Nous avons principalement fréquenté deux piscines, l'Aquarium et les Tourelles. Dans les deux dernières années, j'ai aussi connu celle de l''hôtel Ivoire .
Il n'est pas impossible que nous ayons fait trempette dans celle du Palm Beach, mais pas assez souvent pour que j'en garde le souvenir.

Le grand Abidjan. L'Aquarium est à l'emplacement du point rouge, en haut.
Les Tourelles sont en dehors du plan, un peu à l'est de la flèche rouge.


Novembre 1959 -- Martine et Jean-Michel -- Sortie de piscine. Je pense qu'il s'agit de l'Aquarium.

L'Aquarium

La piscine de l'Aquarium était au Plateau, un peu au nord de la future cathédrale Saint-Paul, sur le terrain de l'actuel Café de Rome, qui l'a remplacée.
On passait devant la caserne des pompiers, puis on prenait une grande descente qui venait buter contre le boulevard lagunaire et la piscine. ==>


C'était une piscine d'eau douce, située en bordure de lagune, en face de Cocody.

La route qui part sur la gauche est celle par laquelle nous
arrivions et d'où est prise la photo précédente.



Je n'ai pas le souvenir que nous allions plus souvent à l'Aquarium qu'aux Tourelles. Pourtant la première était nettement plus proche, de Cocody comme du Plateau. 

L'Aquarium m'évoque des souvenirs de séances de gymnastique données par un maître-nageur afin de corriger mes pieds valgus. Je revois encore ma mère me présenter à ce monsieur dans une des salles à l'étage, qui ressemblait à un petit gymnase avec des espaliers et d'autres appareils. Il m'avait fait tremper les pieds dans l'eau et marcher sur le lino afin d'observer la forme des traces humides que je laissais. 

Tout ceci, naturellement, ne m'empêchait pas de barboter dans le "petit bain". 

Le "grand bain". Derrière, la lagune Ebrié. En face, Cocody.

Il nous arrivait parfois d'y descendre en compagnie de nos amis, Patrice Cadorel, Michèle Rameau et sa sœur qui, si ma mémoire ne me trahit pas, habitaient quelque part sur le chemin menant à la piscine.

Je ne voudrais pas noircir inutilement cet article mais, quand je repense à nos trajets en voiture vers la piscine, je revois le moment précis où, passant devant la caserne des pompiers avant de plonger vers la lagune, j'ai pris, pour la première fois, conscience que je mourrais un jour. C'était probablement quelques temps après avoir après le décès de ma grand-mère maternelle.
Chez moi, les souvenirs sont souvent liés aux moments où j'ai appris un mot ou un concept  nouveau. 

Les Tourelles


Celle-ci était une piscine d'eau de mer située en bordure de la plage de Port-Bouet. D'ailleurs, je me souviens que nous, les enfants, l'avions dénommée "piscine de Port-Bouet".

Les Tourelles. Vue d'ensemble, depuis l'entrée et le "petit bain".
. Au fond, derrière le plongeoir, la mer.

Les Tourelles. Au premier plan, le petit bain. A droite l'amorce du bar.

Souvenir. Nous habitions à Cocody à cette époque. Je suis attablé au bar avec ma sœur. Je sirote un Pschitt Orange, un Youki ou du sirop de menthe. En face de nous, l'orchestre de la piscine joue. A la contrebasse, celui qui deviendrait, quelques années plus tard, mon professeur de guitare, M. Demascolo.

Pour donner le ton, ambiance sonore "Tourelles" ou, plus simplement, ambiance Abidjan. ==>



La musique latino faisait fureur à Abidjan pendant mon enfance. Meringué, rumba, bolero et surtout surtout cha cha.

Entre l'orchestre et notre table, des couples de danseurs.

J'ai 5 ans.

Je remarque une jeune fille vêtue d'une robe de couleur rose. Pour moi, ce sera, pour toujours, encore aujourd'hui,  la "fille en rose". J'étais naturellement incapable de lui attribuer son âge. Avec le recul, je dirais entre 17 et 20 ans.
Je ne sais combien de temps je reste là à contempler les évolutions chorégraphiques de cette jeune fille mais je sais que je connais là ma première expérience du sentiment amoureux. Plus tard, lorsque j'ai soupiré pour des jeunes filles ou des femmes de mon âge, je l'ai reconnu à chaque fois. Le même. Ou, au moins, quelque chose de lui, un parfum commun.

Il faut bien, à un moment, rompre le charme et rentrer à la maison dans la Simca Aronde familiale.
Le chemin est long entre la piscine de Port-Bouet et le quartier de Cocody, même en voiture. Une heure de trajet, peut-être. Au milieu, la traversée de la lagune par le pont flottant ou le pont Houphouet, selon la date.
Mon père conduit, ma mère à côté de lui. Je suis assis à l'arrière avec ma sœur et, tout au long du trajet ou presque, je lui parle de "la fille en rose", comme si prononcer ce nom avait le pouvoir de la convoquer.

Son image s'est totalement effacée. Peu importe car je n'aurais pas trouvé les mots pour la décrire.


Mes derniers souvenirs de la piscine "de Port-Bouet" remontent, je pense, à notre dernier séjour à Abidjan, entre 1962 et 1964. Ce fut l'occasion, pour ma sœur et moi-même, de passer notre brevet de natation. 400 mètres, départ plongé, en ce qui me concerne, si mes souvenirs sont bons.

A cette époque, c'est dans le "grand bain", que je barbotais.

Les Tourelles, vue opposée, depuis les  plongeoirs. Au premier plan, le "grand bain".
Au fond, l'entrée.  A gauche, le bar.

Et maintenant, des images qui bougent.
C'est une vidéo mise en ligne sur YouTube par Marc Tognaccini, un ancien d'Abidjan comme moi.


Il est possible que cette vidéo ne fonctionne pas sur ma page. Dans ce cas, il faut aller la visionner sur YouTube.

Un film familial, manifestement, tourné en 1957. Ce doit être, à peu de chose près, l'époque où se sont déroulés les événements que je viens de vous raconter.

Si ça se trouve, je fais partie des quelques "petits cacabas" que l'on devine dans le petit bain à vers 2:26 et 3:46.

A 1:20, la dame se dirige vers la caméra. Le film est tourné depuis les marches du solarium, disposé en gradin, façon amphithéâtre. On voit mieux ce solarium dans une vidéo que j'ai vu mais que je n'ai pas réussi à retrouver.

Dans une des dernières scènes que je revois de mes visites aux Tourelles, je suis sur les marches du solarium avec ma sœur et nous essayons, chacun notre tour, de résoudre une sorte de casse-tête dénommé Solitaire, dans le genre de celui-ci....


...sauf que le nôtre était enfermé dans une boite circulaire en plastique et  utilisait des petits jetons en plastique également. C'était l'époque du "tout plastique".
Peut-être même sommes-nous en compagnie de notre amie Catherine Clément qui, munie de son magnétophone, diffuse les premiers succès des Beatles. 

Domiciles

Vous avez habité Abidjan ? Oui, mais où, à Abidjan ?
 - Et bien, voilà



Chaque chiffre correspond à une période déterminée.

1 1951-1953 : Treichville. Peut-être dans la zone 3, ou ce qui s'appellera plus tard ainsi. En tous cas, c'est dans ce secteur que semble s'être trouvé "La Petite Auberge",  le restaurant de mes parents. J'avais entre 0 et 18 mois. Pas le moindre souvenir, naturellement.

1954-1955 : Retour de France. Je n'ai pas matérialisé cette période sur la carte. Les lieux ont probablement été divers et, en tout état de cause, oubliés. Parmi eux figure certainement l' Hôtel du Parc. 

2 1955-1957 : Cocody. C'est là que nous jetons l'ancre après quelques mois ou une petite année de pérégrinations. Une grande maison avec une terrasse. L'endroit était aux portes de la brousse à l'époque mais il est certainement très construit aujourd'hui. C'est de cette époque que remontent mes souvenirs les plus anciens.


3 1957-1959 : Le Plateau - Avenue Chardy. Un appartement au premier étage d'un immeuble. Pour une évocation plus détaillée incluant des photos de l'intérieur, voir l'article consacré à cette appartement.

Nous habitions l'appartement au bout de la flèche rouge. En face de nous, un terrain vague qui servait de parking.
A cet endroit ont été construits depuis la station Total et l'immeuble Nour al Hayat



4 1959-1960 : Le Plateau - Un duplex avec mezzanine dans l'immeuble Borg. A peine une année scolaire. Au printemps, nous avons probablement emménagé au km8.




5 1960-1961 : Le kilomètre 8. Pour être un peu plus précis, ma sœur et moi y avons terminé l'année scolaire 59-60, pour y revenir passer les vacances d'été 1961. J'ai conservé quelques photos de cet endroit.

Maison au km8 - L'extérieur

Le km8, vue intérieures -- Eté 1961.
De g. à d., Adrienne, Martine, Jean-Michel, Raymond.



6 1962-1964 : Le kilomètre 4. ("zone 4" ?). Nos deux dernières années à Abidjan; au retour de nos vacances d'été à Majorque. Les années "collège" pour moi. Je n'ai aucune image intérieure de cette maison. Uniquement quelques vues très partielles de l'extérieur. Si ma mémoire est bonne, pour y accéder, on longeait le boulevard de Marseille puis on tournait à gauche à la hauteur de "La Péniche". A partir de là, on tournait encore une fois à droite puis une fois à gauche, quelques dizaines de mètres sur un chemin de terre  et on y était.
Le km4 en 1963(?) -- Martine avec notre amie Catherine Clément, dans la cour sablonneuse.















.


vendredi 27 décembre 2013

Abidjan du dehors et du dedans

En écrivant l'article sur les cinémas, j'observais qu'à l'époque où je vivais à Abidjan, et même dans les deux dernières années où j'étais pourtant plus âgé, j'étais incapable de situer la plupart des lieux ou des quartiers d'Abidjan. Dans cet article, j'évoquais le cinéma Le Club et je disais que je me laissais emmener sans savoir dans quel secteur d'Abidjan on m'emmenait ni par où nous passions.

C'est un fait que, si l'on m'avait présenté un plan d'Abidjan ou même seulement un plan du Plateau, j'aurais été incapable de désigner la moindre rue ni le moindre quartier. Je n'avais, je pense, même pas idée de la forme générale du Plateau, de sa situation par rapport aux lagunes etc...D'ailleurs, je ne sais pas ce qu'on m'apprenait en géographie mais je ne connaissais rien à la Côte d'Ivoire et encore moins à la France, à la surprise de mon instituteur de CM1 quand j'arrivai à Arcachon.

En réalité, je ne connaissais les lieux de mon enfance que de l'intérieur, sur le terrain et dans mon cœur. Ils existaient indépendamment les uns des autres, sans aucun lien spatial entre eux.  C'est tout juste si je connaissais le nom de deux ou trois rues. Bref, hormis sur un ou deux itinéraires pédestres reconnus parce que récurrents, je crois qu'il eût été impossible de me lâcher seul dans Abidjan sans que je me perde.

Depuis, j'ai acquis de ma ville une connaissance "extérieure", géographique, globale, de plus haut, une photographie aérienne. Je n'ai jamais connu aussi bien Abidjan que depuis quelque temps, depuis que je rédige ce blog et que je suis amené à m'intéresser à la topographie de ma ville natale, avec ses quartiers, ses noms de rues, ses métamorphoses, ses bâtiments anciens ou nouveaux, etc.... Je peux même dire, sans me vanter, que je suis désormais capable, en regardant une photo de ma ville, de repérer où et vers quelle date elle a été prise.

En revanche, la connaissance "intérieure", de près, au microscope, sur le terrain, la connaissance affective et intime, elle, s'est effacée. Par là, je veux évoquer ma difficulté ou mon incapacité à me visualiser dans telle ou telle rue d'Abidjan, à voir ce qui m'entoure, à entendre les bruits de la ville et à sentir ses odeurs. Il reste, au pire, un "concept", au mieux, une impression très vague, un charme évanescent, un parfum de souvenir, un je-ne-sais-quoi ou un presque-rien à saisir au vol avant qu'il ne s'évanouisse comme la fumée résiduelle du rêve.

De mon point de vue, j'ai perdu au change.







jeudi 26 décembre 2013

Cinéma Cinémas

Je vous propose, pour la B.O. de cet article, ce magnifique thème de Franz Waxman pour le film A Place in the Sun.
Dès que j'entends cette musique, me reviennent des images de séances de cinéma à Abidjan. Je ne sais pas pourquoi car je ne pense pas avoir vu ce film là-bas.
Sans doute quelque chose dans l'atmosphère générale de cette pièce, dans son style d'écriture assez daté "Hollywood années 50" et qui m'évoque certains films très dramatiques qui m'avaient particulièrement impressionné, comme, par exemple, Le Pays du Dauphin Vert.

Cette musique servit de générique à l'émission....Cinéma Cinémas, précisément. Étonnant, non ?

 

Je parlerai des 3 cinémas que j'ai fréquenté pendant mon enfance. Par ordre chronologique : le Rex, le Club, le Plaza..

Qu'il soit clair d'entrée que les qualificatifs que je vais leur attribuer -- le "populaire", le "charme", le "familial" -- sont entièrement subjectifs. Ils sont basés sur un vague ressenti enfantin et, de mon propre aveu, très approximatifs et réducteurs. J'aurais pu aussi bien dire "le citadin", "l'arboré" et le "moderne". J'aurais pu aussi bien leur assigner des couleurs, comme le jaune, le vert, le grenat ou encore, plus objectivement et plus prosaïquement, évoquer leurs configurations respectives :  "l'ouvert", le "semi-clos" et le "clos". En effet, seul le Plaza ressemble aux salles que j'ai connues plus tard ; un cinéma classique, en quelque sorte.

Rex, le populaire

J'ai commencé à fréquenter ce cinéma très tôt. Je crois que nous y allions déjà quand nous habitions à Cocody, entre 1955 et 1957. A cette époque, nous nous y rendions en famille. Plus tard, j'y allais avec ma sœur Martine, pour les matinées du jeudi, vers 18h00.
Une des séances mémorables fut celle des Dix Commandements, de Cecil B. Demille. 3h30 de film, avec un entracte au milieu. Charlton Heston ouvrant la Mer Rouge !! Yul Brinner sur son char. Grosse impression ! Je ne sais pas quel âge j'avais. Il me parait douteux que nous l'ayons vu à sa sortie en 1956. A cet âge-là (4 ans / 4 ans 1/2), je me serais sûrement ennuyé et, de toutes manières, je ne m'en souviendrais pas aujourd'hui.
Quand nous avons emménagé dans l'immeuble de l'avenue Chardy, nous étions à quelques minutes à pied du Rex.

Surtout, le Rex m'évoque les matinées du jeudi. A cette époque (57-60 puis 62-64), nous passions le jeudi après-midi à l'Ecole de Musique où ma mère donnait des cours de piano. L'Ecole occupait les locaux de l'école de la RAN, qui fut aussi la nôtre. Nous nous occupions comme nous pouvions, faisant nos devoirs dans la salle de ma mère, prenant nos cours de solfège auprès de M. Biscara, le professeur de trompette, nous baladant au long des"couloirs" en terrasse ou jouant dans l'immense cour.

Il faudra peut-être y revenir à ces soirées/journées à l'Ecole de Musique d'Abidjan.

Enfin, le jeudi après-midi, jour de congé scolaire, nous étions là. Vers 17 heures et quelques, nous prenions, ma sœur et moi, le chemin du cinéma.

En rouge, en haut à gauche, le bâtiment de la RAN/Ecole de Musique. En vert, l'itinéraire que nous suivions probablement. En mauve, un itinéraire alternatif. 
Je ne suis pas en mesure de jurer que cet itinéraire est exactement celui que nous suivions. Ce dont je suis à peu près certain, c'est que nous partions vers la droite et que nous arrivions au Rex en venant de la droite, côté Franchet d'Esperey. De surcroît, il n'y avait  guère d'autre option que celle-là si on regarde bien le plan de l'époque.

Un peu avant 18 heures, nous attendions notre tour de passer à la caisse.
.Puis nous allions nous installer dans les gradins.

Le Rex, côté "salle".  En bas à droite se profile l'amorce de l'écran.

J'aurais tendance à appeler ce cinéma le "diurne" -- par opposition au "nocturne" Club -- car ces séances du jeudi se déroulaient en matinée, avant le dîner. Façon de parler quand même, car, s'agissant d'un cinéma en plein air, il n'était pas question de commencer la projection avant la tombée du soir, vers 18 heures.

Par sa situation dans un quartier très urbanisé et très actif, le Rex est lié, pour moi à des couleurs plutôt vives et à une certaine excitation. Je suppose aussi qu'il y avait là pas mal d'enfants sans leurs parents et que cela a renforcé, dans mon souvenir, cette impression d'agitation.

J'y ai vu notamment pas mal de peplums, genre "Hercule" ou "Maciste", la plupart avec ma sœur. Mais aussi Le Tigre du Bengale et sa suite, le Tombeau Hindou, avec nos parents. Et puis beaucoup d'autres dont j'ai oublié les titres mais dont j'ai gardé l'image très vivace de certaines scènes et l'impression qu'elles m'ont fait. Le cinéma est un grand pourvoyeur d'émotions, davantage encore quand on a entre 6 et 12 ans.

Club, le charme


Le Club pourrait, sous toutes réserves, être le bâtiment désigné par la flèche rouge.
Les avenues qui coupent verticalement la photo. De gauche à droite : Général de Gaulle,
rue du Commerce, avenue Crosson-Duplessis, avenue Lamblin. 


Oui...Le "charme". On pourrait tout aussi bien dire le calme, le discret, le vert, l'arboré.

Quand je pense au Club, je vois la nuit (normal) et de la végétation. Je n'irai pas jusqu'à dire que ce cinéma était en pleine campagne ou dans la forêt. Non, l'avenue Lamblin était quand même au cœur du quartier du commerce. Malgré tout, j'ai gardé l'image d'un endroit plutôt vert. Vert sombre, à cause de la nuit. 

Un endroit très particulier. Quelque chose d'un peu plus solennel -- parce que moins fréquent? -- qu'une séance au Rex. Une vrai sortie, le soir après dîner. Mais sans queue, sans foule, sans agitation. Le feuillage des arbres sous l'éclairage discret des lampadaires. La nuit séductrice. Il y a quelque chose de vague et d'intime entre le Club et moi qui le rend cher à mon cœur.

 Je ne pense pas que nous y soyons jamais allés sans adultes. D'abord, le Club, on y allait toujours en voiture. D'où, peut-être, cette aura particulière. A l'époque, je n'avais aucune idée de l'endroit où il se situait. Ce n'est que d'aujourd'hui que je sais qu'il était à deux pas de la rue du Commerce, un endroit qui m'était relativement familier. Peu importait où il se trouvait : je m'y laissais emmener. Je n'identifiais l'endroit que lorsque nous arrivions à destination. [je tente de développer cette idée dans cet article].

Du point de vue de sa configuration, cette salle se situe à mi-chemin entre le cinéma classique, type "Plaza" fermé de tous les côtés et un cinéma en plein air comme le Rex. En gros, un parallélépipède ouvert, sur sa face gauche, sur une allée latérale donnant accès aux rangées de fauteuils. Dans mon souvenir, il n'y avait pas d'autre allée. 

C'est au Club que j'ai vu Blanche-Neige et Bambi, par exemple. C'est là, également, qu'une amie de mes parents nous avait emmenés voir La Chose d'un Autre Monde. Terreur assurée. Cette nuit-là, j'ai très peu dormi, attendant dans l'angoisse le lever du soleil. J'avais 12 ans.

Plaza, le familial.



Situé à Treichville, pas très loin de la lagune et du pont Houphouet,....

Treichville -- La flèche rouge situe approximativement l'emplacement du Plaza.
En haut à gauche, le pont FHB. A droite le point Gal de Gaulle, construit en 1967, après notre départ.

..... le Plaza était une salle fermée, une salle "à la française", de mon point de vue de jeune Abidjanais. A ma connaissance, nous ne l'avons fréquenté que dans les deux dernières années de notre séjour. (1962-1964).
Nous y allions le dimanche soir, avec nos parents. 

Il ne m'inspire pas de commentaire particulier. C'était, pour moi, un cinéma moderne, plus confortable que les deux précédents. J'en ai gardé le souvenir de moments agréables mais toujours un peu gâchés par le "syndrome du dimanche soir".On savait qu'en se mettant au lit une demi-heure plus tard, on prenait un aller direct sans passer par la case départ et sans toucher 20.000 frs pour le retour au collège du lundi matin. [J'ai connu ce syndrome pendant  toute ma scolarité ; c'est la raison pour laquelle, désormais, je m'arrange pour commencer le travail le mardi].
. C'est au Plaza que j'ai découvert Les Tontons Flingueurs, par exemple. Je me souviens également d'Alamo avec John Wayne, un film qui est resté "culte" pour ma sœur moi pendant quelques années. 








lundi 23 décembre 2013

Le début du chemin et la première fracture

Je débarque le 27 novembre 1951 à 6h55 à l'Hôpital Central du Plateau. Du moins, je le suppose car mon acte de naissance indique la rue Botreau-Roussel comme lieu de naissance. Et c'est bien l'adresse indiqué pour l'hôpital par le Guid'Ouest Africain de 1972.

Cliquer sur les images pour les agrandir.

Le secteur sud-est du  Plateau vu du marché - Sauf erreur, l'hôpital est au bout de la flèche rouge.

En jaune, l'angle de vue de la photo précédente. Le pont De Gaulle
 que l'on voit en bas à droite n'existait pas encore.

Contexte

A cette époque, mes parents devaient habiter le quartier de Treichville, de l'autre côté de la lagune. Radio-Abidjan, dont mon père fut l'un des fondateurs, avait reçu son baptême officiel quelques mois plus tôt, lors de la Foire Expo de février 1951. Elle occupait des locaux dans les sous-sols du palais du gouverneur.
Le même mois fut inauguré le Port d'Abidjan.

L'Hôpital Central du Plateau

Toutes les photos qui suivent évoquent une période dont je n'ai naturellement aucun souvenir.

Les mois passent

Treichville -- A gauche, le 26/12/51 -  29 jours --- A droite, le 3 février 52 - 2 mois.




Le 3 février 1952 ?



Fin mars 1952 - 4 mois

Treichville --- A gauche, fin mars 52 -- 4 mois / A droite, fin avril 52 -- 5 mois.

Treichville 6 mois  --- Fin mai ou début juin 1952.
Plus tard, j'ai entendu mes parents évoquer ce berceau ou son semblable pour illustrer leurs difficultés financières de l'époque à Treichville. Les conditions de confort étaient loin d'être optimales, comme on le voit. La sécurité non plus. Une nuit, ma mère a dû veiller toute la nuit pour surveiller les évolutions d'une mygale qui avait pris ses quartiers au plafond, à la verticale de mon berceau.

20/07/52 -- 8 mois, avec Maman.

La photo ci-dessus a dû être prise dans un des espaces verts de la place Lapalud, avant la construction de la nouvelle poste et du pont FHB en 1956/57. Voir l'article que je consacre à ce secteur du Plateau.

La place Lapalud, avec l'ancienne poste  et la gare Abidjan-Niger, avant sa réorganisation.

Vers septembre 1952 -- environ 10 mois, avec mon père Raymond.

Mi-octobre 1952 -- 11 mois à Treichville. Je ne sais pas qui est ma copine à gauche.

Mi-mars 1953 -- 16 mois -- Le Palais du gouverneur. On reconnaît le bas des pilastres.
Est-ce là que j'ai appris à marcher ?


Avril 1953 - 17 mois

13 mai 1953 -- 18 mois
Cette photo a dû être prise peu après ou peu avant mon baptême. C'est la dernière que je possède qui soit liée à cette tranche de ma vie.

Quelques semaines plus tard, on me mettait dans l'avion, me confiant à une dame chargée de remettre le colis à ma grand-mère maternelle. D'après la chronique familiale, je supportais mal le climat d'Abidjan et manifestait une intolérance au lait non maternel. Je partais donc respirer l'air de Bordeaux que l'on espérait plus salutaire. C'est pourquoi je n'en éprouve aujourd'hui aucune rancœur particulière, même si je me suis laissé dire que cet événement avait dû représenter pour moi une sorte de "petite mort". 

dimanche 8 décembre 2013

Description

Il existe déjà plusieurs blogs d'anciens d'Abidjan très intéressants dont nous vous communiquerons les adresses.

Celui-ci, cependant, a une ambition supplémentaire : raconter la saga familiale, être une sorte de monument à nos parents. Les tombes sont vides; c'est dans les têtes que survivent les disparus et que s'entretient leur mémoire.

Par conséquent, ma chère ville natale, même s'il en occupera une grande partie, ne sera pas le thème unique de ce blog.

Je vous parlais, en introduction, des blogs d'anciens Abidjanais. Qu'est-ce que ça veut dire, être né en Afrique ? L'auteure des pages "Abidjan Blues" va vous l'expliquer si vous voulez bien ouvrir ce lien - CLIC. C'est exactement ça.. J'aurais pu dire la même chose, mais pas aussi bien.

La photo de l'en-tête a dû être prise à notre arrivée à l'aéroport d'Abidjan, vers septembre ou octobre 1954. Je vais bientôt avoir 3 ans.

Quelques jours ou semaines plus tôt, nous étions en France, en visite au château de Saint-Germain. Cliquer sur les photos pour les afficher en plus grand.
Saint-Germain-en-Laye - Le pont sur la douve




Mêmes vêtements mais Martine a manifestement subi un petit
rafraîchissement capillaire avant le départ pour l'Afrique.



Sur la photo de l'aéroport......
- Ma mère ignore ostensiblement le photographe ou quelque chose a attiré son attention à l'intérieur de l'aérogare..

- Mon père est coiffé de son chapeau mythique, celui qu'il a porté tout au long de sa carrière de chansonnier-comédien-fantaisiste.

- Ma sœur Martine semble lutter contre un vent qui n'affecte qu'elle.

- Quant à moi, je suis la bande originale du film : à me voir, on entendrait presque rugir les moteurs de l'avion dont nous venons de descendre. Probablement un DC6 dans le genre de celui-ci.



DC6B des Transports Aériens Intercontinentaux (TAI)

Il ne fait pas doute que, ce jour-là, j'étais persuadé de découvrir Abidjan....ignorant qu'en réalité, j'y étais né et que j'y avais passé les 18 premiers mois de mon existence. Étonnant, non ? Peut-être a-t-on essayé de me l'expliquer mais est-ce que l'on comprend ce genre de bizarreries à 3 ans ?



Ce blog se lit dans l'ordre qui convient au lecteur

Je vous propose néanmoins ce

SOMMAIRE - CLIC

SOMMAIRE

Cet article a pour objet de fournir des repères de navigation, thématiques et chronologiques, aux lecteurs préoccupés d'ordre et d'organisation. Chaque entrée est un lien..

Mais si vous êtes plutôt du genre à vous laisser dériver, vous êtes également bienvenus.

Raymond et Adrienne


- Charge d'âme. / 1948-1949


Adrienne


Raymond

- Fils à mamans 1916-1936
- Raymond à la ville 1938-1948

Lieux et thématiques


Les enfants








jeudi 28 novembre 2013

Tranches d'enfance

Sur un plan strictement chronologique, cet article fait suite à celui-ci CLIC ,  Abidjan - janvier 1950 - novembre 1951 (2).

Je suis né le 27 novembre 1951 à 6 heures 55 à L'Hôpital Central d'Abidjan Plateau, à une époque où mes parents "galéraient", comme on ne disait pas encore dans les années 50. Je vous en raconterai les détails ultérieurement.

Ce qui a suivi n'est pas un long fleuve tranquille. 
Ce n'est pas non plus une mer déchaînée.

C'est juste que c'est un peu compliqué. Il y a eu des allées et venues, départs et des retours, des exils et des "grâces". Cet article se veut un simple résumé, destiné à poser des repères qui serviront pour d'autres articles.
J'ai choisi de l'arrêter  l'âge de 12 ans. Ce n'est pas un choix arbitraire. C'est le moment où j'ai quitté définitivement ma ville natale. Après, mon enfance n'a plus jamais été pareille



Les six wagons



Le rose :  Abidjan 0-18 mois -- Novembre 1951 - juin 1953
De ma naissance à  mon départ en France. Des difficultés financières pour mes parents, qui habitaient le quartier de Treichville. C'est l'époque où mon berceau -- d'après ce qu'on m'a dit -- était un casier à bouteilles. Peu après mon baptême, les médecins ayant constaté chez moi de graves intolérances au climat local et au lait non maternel, mes parents décident de m'envoyer à Talence, chez ma grand-mère maternelle.

A gauche : Abidjan mai 1953    --    A droite : Arcachon juin 1953
Comme on le voit ici, je n'étais jamais très épais en Afrique et, dès que j'arrivais en France, je me mettais à "profiter" très rapidement et dans des proportions impressionnantes,.



Le bleu : France 18 mois - 3 ans -- Juin 1953 - septembre/octobre 1954
Je suis séparé de mes parents et envoyé chez ma grand-mère Henriette où je rejoins ma grande sœur Martine que je ne connais pas puisque, jusque-là, elle n'a  jamais bougé de Talence. Je fais connaissance avec mes deux grand-mères : Henriette, puis Blanche, qui arrive de Meudon un peu plus tard, pour s'occuper plus spécifiquement de moi.
A un moment difficile à déterminer mais qui doit se situer quelque part entre février et mai 1954, mes parents nous rejoignent. D'abord ma mère, puis mon père. Nous passons l'été avec eux et nous repartons à Abidjan à l'automne.
Je "retrouve" ma ville natale et ma sœur la découvre. Voir l'article "Description" avec la photo prise après notre arrivée à l'aéroport d'Abidjan. En fait, je ne la retrouve pas du tout puisque, l'ayant quitté à 18 mois, je n'en ai certainement pas le moindre souvenir.

Eté 1954 - La douve au château de Saint -Germain-en-Laye / Automne 1954 - Aéroport d'Abidjan

Le vert clair : Abidjan 3 - 8 ans -- Octobre 1954 - juin 1960
Nous sommes réunis tous les quatre, mes parents, ma sœur et moi à Abidjan. Hôtel du Parc, Cocody, avenue Chardy, "immeuble Borg". Ce séjour est entrecoupé de deux étés passé en métropole, en 1957 puis en 1959. 

Le trait rouge au milieu de ce wagon matérialise la frontière de l'amnésie infantile. Autrement dit, mes souvenirs les plus anciens commencent à droite de cette ligne. Nous habitions à Cocody et j'avais environ quatre ans et demi. Il est capitalissime puisque, d'une certaine manière, il marque ma véritable naissance... de mon point de vue. 

La période dont je me souviens avec le plus de bonheur et de nostalgie mêlés se situe là, à partir du trait rouge -- forcément -- et jusqu'à l'été 1959 inclus.

Cocody 1956? - Aux alentours du trait rouge : mes souvenirs commencent là.


Le marron : Arcachon 8-10 ans -- Septembre 1960 - juin 1962
Plutôt sombre, cette période. Et de celle-là, je me souviens, contrairement à la bleue. Nos parents nous ont envoyés à Arcachon pour deux ans, pour nous faire bénéficier d'un climat plus tempéré que celui des tropiques. Nous étions en pension chez une dame très âgée et très sévère. Entre ces deux années scolaires, nous avons pu passer les vacances d'été à Abidjan avec nos parents (1961). Ce sont mes années de CM1 et CM2. Heureusement que ma grande sœur était là ; tout seul, je ne sais pas comment j'aurais pu tenir.

Arcachon 1960


Le vert foncé : Abidjan 11-12 ans -- Rentrée 1962 - juin 1964
Retour à Abidjan pour deux ans. Pour moi, les deux premières années du collège, 6° et 5°. C'est autre chose que le séjour précédent. 
Des choses ont changé. Je commence probablement à prendre très vaguement conscience de ce que les adultes ne feront pas toujours tourner le monde pour moi.. Mais, pour le moment, tout va bien. Et c'est toujours mon Abidjan., la même, encore intacte.
Deux bons souvenirs parmi d'autres :
-  mes visites rituelles sur le lieu de travail de mon père, à la Maison de la Radio, avenue Marchand, à la sortie du collège.
- mon premier vélo, un petit rouge, et ma première tentative réussie de tenir dessus. 200 mètres plus loin, je me vautre au beau milieu d'un tas de ciment frais, mais ce n'est pas grave.

Abidjan km4 - 1963.


Le gris : France 12 ans et plus --  juin 1964 jusqu'ààààààà.......fatigué, comme on disait chez nous.
Prades (66), rue de l'Ouest (Paris 14°), Guernes et Mantes-la-Jolie (78), Meudon (92).
Abana. Départ définitif de Côte d'Ivoire pour n'y plus jamais revenir.

Vers juillet 1964. Derrière moi, de gauche à droite : ma grand-mère paternelle  Blanche Villemain,
Yvonne Boutin, ma sœur Martine, Christiane Boutin, fille d'Yvonne.

Retour au SOMMAIRE

lundi 23 septembre 2013

L'épopée de Radio-Abidjan (2)

Le palais du gouverneur -- suite 

Le 8 janvier 1951, deux techniciens de Radio Dakar (crée en 1939), Jean Taverdon et Gleize, venant du Sénégal s'installent dans une baraque du stade Géo André (actuel Stade Félix Houphouët Boigny) avec un budget de 60.000 FCFA dans le but de faire démarrer Radio Abidjan.

C'est un mois plus tard, en février 1951 que Radio-Abidjan naît officiellement à l'occasion d'une exposition.

A ma connaissance, les studios sont encore au palais du gouverneur et ce, au moins jusqu'en 1954.

Pour évoquer cette époque, je laisse la parole à Marc Le Guillerme, auteur d'un livre intitulé Conquête Fraternelle en Côte d'Ivoire (1962), dont voici un extrait.

La station de Radio-Abidjan a été inaugurée en 1951, au cours de la première exposition commerciale, pour l'ouverture de la lagune Ebrié.
A cette époque, le studio d'enregistrement, 1,50m.  X 2,50m., était situé dans les locaux de l'émetteur.  Il fallait, raconte Raymond Magniez, actuellement directeur des programmes, il fallait laisser la porte ouverte pour permettre de sortir plus facilement aux changements d'animateurs. Et, quand un chanteur devait être accompagné d'accordéon, il fallait tourner le micro vers la porte, pour permettre aux auditeurs d'entendre la musique...restée dehors.
Depuis 1954, Radio-Abidjan s'est installée dans des locaux que l'on agrandit chaque année...comme on agrandit les programmes.

 


Au centre, Raymond Magniez. A droite, Jean Taverdon.

L'équipe de Radio-Abidjan. Mon père a écrit quelques noms derrière dont je ne garantis
pas l'exactitude : Triffault - Lasenne - Guimault - Gatin
Jean Taverdon, est le deuxième en partant de la gauche.  Raymond est tout à fait à droite.


En janvier 1954, Paul Reynaud, président du conseil, est en visite en AOF. Mon père le reçoit en tant que journaliste de radio.

Photo prise à cette occasion. Le ministre n'y figure pas. On y voit de gauche à droite
mon père Raymond, ma mère Adrienne, une dame que je ne connais pas (Mme Taverdon ?)
et, tout à fait à droite, Jean Taverdon.

La radio organise et/ou retransmet des spectacles musicaux, comme sur cette photo sur laquelle on voit mon père, ma mère à l'accordéon et probablement M. Soldevilla qui chante.



Raymond reçoit des vedettes de la métropole, comme Line Renaud. C'est en 1954, à l'époque de "Toi, ma p'tit' folie".

1954 - Raymond Magniez et Line Renaud


Line Renaud (et Loulou Gasté ?) au premier plan. Au fond, ma mère


Line Renaud dans les locaux de la radio au palais. A droite, ma mère.

Parfois, on est amené à aller faire des "sons" en brousse pour des reportages ou des dramatiques.

L'équipe de Radio-Abidjan s'amuse.  Le personnage à droite semble le même
que sur la première photo de l'article. Serait-ce Gleize ?
A gauche, je crois reconnaître André Lubin, ingénieur du son et Soldevilla.


Pour illustrer la photo ci-dessus, laissons à nouveau la parole à Marc Le Guillerme (op. cit.)

L'équipe des débuts a réalisé des performances pour pallier le manque de moyens techniques à sa disposition. C'est ainsi que, pour l'émission "Paris 2000 ans d'histoire", les bruitages industriels faisaient défaut. Qu'à cela ne tienne ! On enregistra les bruitages du tournoi d'Henri II dans un coin de brousse avec des trots d'hommes, des clefs dans la poche figurant les éperons et un couvercle de fût qui résonnait comme une cuirasse.  Après trois heures de ce travail, il est vrai, les malheureux trotteurs avaient des crampes dans les mollets.

La villa de l'avenue Marchand

On ne sait pas très bien quand Radio-Abidjan a déménagé des sous-sols du palais à la villa de l'avenue Marchand. Peut-être à notre retour de France, à l'automne 1954 ?Ce que je sais, c'est qu'en 1955, dans le rapport de réunion de l'Assemblée Territoriale de Côte d'Ivoire figure la phrase suivante :
Le poste de Radio-Abidjan est maintenant installé dans des locaux corrects comprenant un ensemble climatisé avec studio, salle technique et salle de speakers, enfin une salle de montage, une discothèque et des bureaux.
 Trop jeune pour connaître les précédents, je n'ai connu que ces locaux-là. Ils se trouvaient ici, très probablement dans le carré délimité par l'avenue Marchand, l'avenue Botreau-Roussel, la rue Jesse Owens et la rue Lecœur.


Les locaux de Radio-Abidjan étaient dans l'un des deux
pâtés de maison désignés par une flèche rouge.
L'un ou l'autre, je ne sais pas.

Dans un autre rapport, on peut lire


Au cours du premier semestre 1956 deux nouvelles pièces ont été construites, l'une destinée au secrétariat et régie générale, l'autre à la discothèque définitive, (rapport).
Bref, sous l'impulsion du gouverneur de l'époque, Pierre Messmer (à partir de 54), Radio-Abidjan prend son rythme de croisière, tant au niveau de la durée des programmes que de la puissance de l'émetteur (10 kw) qui permet alors de couvrir l'ensemble du territoire national.  D'ailleurs, l'équipe reçoit régulièrement des rapports de réception venant de bien plus loin.




Rapport reçu en 1955 depuis la Californie.



La radio occupe ces locaux de l'avenue Marchand au moins jusqu'au départ de mon père en 1965

1984 -- Sauf erreur, la maison de la radio, avenue Marchand, est au bout de l'une des deux flèches rouges.
Il est possible qu'à cette époque, le bâtiment de la radio ait déjà été désaffecté ou voué à une autre utilisation. 
.

Reportages sportifs
- boxe

Mon père, M. Soldevilla (?)

Mise à jour du 28/05/2014
Grâce à une lectrice de ce blog, je suis en mesure de donner des précisions sur la photo ci-dessus. Elle a été prise le 7 juin 1956. De gauche à droite, on peut y voir : MM. Dinand (debout) , Magniez, Maunoury, Soldevilla (debout) et Pomes (? pas sûr de l'orthographe).

- catch

Remise de la coupe de catch à Jean Martin par Joséphine Baker - 1961

Ambiance de travail dans les bureaux

Bureaux de l'avenue Marchand. Mon père devant des piles de bandes magnétiques en boites.

On reçoit des artistes en tournée en AOF

Georges Ulmer. Date incertaine. 1958 ?

On pose des questions compliquées à des enfants qui n'en peuvent mais.

C'est moi. On doit être vers 1959 (j'avais 7 ans). La "speakrine" s'appelait
peut-être Mme Vallon mais je n'en suis pas sûr.

Pour comprendre de quoi il est question sur la photo ci-dessus, je vous recommande de visiter le blog de ma sœur qui en a une petite idée, en cliquant ICI. 
Extrait ==>
[...]je n'en n'aurais gardé aucun souvenir si je n'étais tombée il y a quelques années sur une photo de mon frère à l'age de 7-8 ans, pensif devant le micro, réfléchissant sans doute à cette fameuse liste au père Noël devant le regard désemparé de la "speakrine" (c'est comme ça qu'ils appelaient les chroniqueuses de l'époque) qui avait l'air de se demander s'il allait la cracher sa valda (la plupart des émissions étant en direct, je comprends le désarroi de la pauvre femme qui devait se demander si le "blanc" à l'antenne allait durer encore longtemps...).

Mon père a quitté Radio-Abidjan en même temps que la Côte d'Ivoire en 1965. Il en a ramené une médaille qui lui a été attribuée pour services rendus à l'administration ivoirienne.

Raymond, sérieux comme un pape, recevant la Médaille du Mérite
National Ivoirien, des mains d'Amadou Thiam, je crois, son ex-collègue, alors
ministre de l'information. A ses côtés, Jean Taverdon, déjà épinglé ou attendant
son tour de l'être.